mercredi 16 novembre 2016

La formule WeLoveWords

J'aime les mots.

Les mots éructés du larynx, trébuchant sur la langue, glissant entre les dents pour contourner mon oreille et se disséminer au vent.

Les mots extraits d'un battement de cœur pour saisir les muscles du bras, crisper les tendons, provoquer des contorsions du poignet, trop vite pour que le crayon suive, trop vite pour que la feuille accroche, trop vite pour qu'une trace compréhensible habille les lignes du cahier.

Les mots qui dansent en lettres d'imprimerie, qui jaillissent en farandole ordonnée mais gravent leurs émotions dans le brouhaha d'une psyché habitée de personnages obscurs.

Les mots qui restent. Les mots qui éloignent. 

Les mots qui renaissent. Avec sous cet air de familiarité, la menace de chambouler votre vie. 

Crédit photo: Ben White - Unsplash.com

Ce n'est pas le mot qui importe, mais bien l'expérience à laquelle il invite.

C'est pourquoi j'ai eu envie de les rejoindre, tous, dans cette communauté WeLoveWords où langue, style, et genre se mêlent dans un cadre qui préserve l'esthétisme des textes.

L'esprit qui y vit m'intrigue.

L'expérience se poursuit donc ici.

Short Édition et moi

J'ai rencontré Short Édition par l'intermédiaire d'un Distributeur d'Histoires Courtes à la bibliothèque municipale.

Doudou Chérie gloussait en enroulant une minute de poésie autour de sa taille tandis que Doudou Exploratrice mesurait l'amplitude de ses bras avec cinq minutes de polar. Je ne crois pas qu'ils s'attendaient à un public de cette tranche d'âge à proximité des rayons de bande dessinée adulte.

Le demi-mètre ruban de Doudou Exploratrice a fini scotché sur le mur des toilettes pour me rappeler quotidiennement que, quand même, ce serait bien que je prenne le temps d'aller voir leur site web.

Six mois plus tard, j'avais un créneau.

Annulation de projet de vacances, je dispose d'un temps anormalement libre de tout engagement, et je m'engouffre dans la brèche, à peine quelques jours après l'achat de Coppola qui fait le buzz. Lire et écrire du court, du très très court, même ? Je me sens tout chose. Comme si j'avais attendu cette autorisation pendant des années. Donner un sens à l'anarchie de récits en double-page solitaire.

Crédit photo: Freddy Castro - Unsplash.com

Le Concours de fanfiction Harry Potter 2016 m'offre un prétexte initiatique, et la pointe de mon crayon s'affiche en numérique. Il pleut de la bienveillance en commentaires. J'apprends à interagir sur un art auquel je m'adonnais jusqu'ici dans l'isolement.

Le reste se passe .